La vie d'une jeune fille

fifteen

J’ai une copine. Mais je ne sais pas me comporter "comme un couple". Comment doit-on se comporter dans un couple ? Cela va faire trois mois et ma conscience ne veut toujours pas s’adapter, mais ce n’est pas comme si cela me tracassait.
L’embrigadement de mon âme l’empêche de lire en moi et doute sur tout les aspects de ma personnalité. J’ai avec moi une femme avec un gros soupçon de bipolarité et des émotions dansantes. Et mon indifférence l’a met littéralement hors d’elle, et le pire c’est que c’est quelque chose ancrée en moi que je ne remarque plus. Je ne met pas de mots sur ce que je peux ressentir. J’ai un goût très prononcé pour le plaisir charnel, et je prends plaisir à avoir son corps dans une intimité réservée à toute les deux. Elle est gentille et intelligente et teste énormément mon calme et ma patience infinie en vain malgré son caractère très explosif. Cela suffit pour répondre à la question fatidique du "Es-tu amoureuse?"
Je me suis reportée sur les sensations et non les émotions, et je sais que cela peut faire énormément de dégât à ce niveau-là. En réalité, plus j’écris, plus je perds mes mots car je suis dans l’incapacité de savoir ce que je pense du "nous" éphémère que nous sommes en train de construire. Mon point de vue est sûrement occulté par l’obsession que je porte envers le corps de quelqu’un d’autre. Et je sais que dès que je veux quelque chose je suis capable de me détruire pour obtenir ce que je veux. Je sais très bien que je m’en remettrais de toute manière.
Ces mots peuvent probablement refléter pour un lecteur une simple gamine en quête de soi, qui ne sait pas ce qu’elle veut et les personnes de son genre devraient être interdit d’être en couple. Je pourrais en effet me caractériser d’une femme éternellement insatisfaite soif de sensations et incomprise de par son mutisme grandissant. Mais mon handicap de sentiments ne pénalise pas mes objectifs et ce que je veux vraiment parce que je sais qui je suis.
Et je sais que j’ai toujours eu un lien assez particulier avec le plaisir charnel depuis toujours. Je pourrais prendre l’hypothèse que ce subit déclenchement s’est fait à partir de mon agression sexuelle dès mon jeune âge. Ma mère a encore du mal à me croire que je lui dis que je suis totalement indifférente à ce passage de ma vie qui pourrait être sombre pour certain.
Si on revient à ma copine, j’ai l’impression d’être une célibataire depuis un mois, en raison de plusieurs complications qui ont conduit à un mois sans se voir. Et ma conscience est emprisonné par quelqu’un d’autre depuis un an. Je sais que si je quitte ma copine, je pourrais l’avoir après un an d’acharnement; mais qu’est-ce qui m’empêche de lâcher prise ? Le fait de savoir qu’avec ma copine j’ai de la stabilité, et pas avec l’autre ? Mais est-ce que je peux me permettre de parler de stabilité avec nos caractères et mon point de vue libertin ? Est-ce que je fais ma gamine capricieuse et que je veux les deux pour moi toute seule ? Est-ce que avec ma copine, je peux faire de nouvelle choses, et avec l’autre je serais condamnée aux abysses du désespoir ? Toutes ces questions révèlent un doute très profond. Je ne cherche pas réellement de réponse, ou seulement savoir comment apaiser ma conscience assoiffée face à la pire des tentations.