La vie d'une jeune fille

Six. L'envie de réécrire.

La sonnerie retentit. Mon cœur se mit à battre la chamade, comme s’il allait s’arracher de ma poitrine. Je ne voulais pas quitter cette salle de classe, mais j’étais malheureusement contrainte de me diriger dans la cours de récréation.
Ils étaient là. Ensembles, à rire d’un air innocent, le regard amoureux. Mon visage se crispa, toutes ces amourettes me donnait la nausée. Mais je pouvais pas m’empêcher de les fixer avec insistance, malgré la douleur qu’ils me propageaient. Pourquoi ai-je toujours cette impression que malgré les efforts que je fournis, le destin se retourne toujours contre ma personne ?
Mon regard se posa sur le garçon en question. Je le hais. Je le hais tellement. En l’espace d’une seconde, il m’a anéanti. Il a attrapé mon cœur et l’a pulvérisé, m’a volé mon sourire et ma joie de vivre, ainsi que tout les espoirs et les efforts que j’avais fournis jusqu’à présent pour ne pas lâcher prise. Samedi dernier, j’ai complètement disjoncté.
Il était des rares personnes à qui faisais confiance. Non, en faite il était le seul, il représentait tellement de choses pour moi. Il faisait attention à moi, je lui racontais toute ma vie dans les moindres détails. Moi qui suit de nature solitaire et méfiante à cause de mes expériences passées, il m’a fallu du temps avant de vraiment m’ouvrir à lui. Une fois que je lui avait donné ma confiance, je n’étais pas du tout mécontente, au contraire, je me disais que j’avais de la chance d’avoir trouver un garçon aussi formidable que lui. Quelle grossière erreur de ma part, je me sens tellement pathétique d’avoir à ce point baisser ma garde.
Je le considérais comme mon meilleur ami, et vis-versa.
Mais non, ce samedi-là, je n’ai pas pu supporter. Je le savais en plus que ça allait se dérouler ainsi, mais j’avais, comme à chaque fois, décidé de me taire.
Cela fait un an que je suis amoureuse d’elle. Je lui en ai d’ailleurs parlé, il faisait tout pour me remonter le moral. Du moins au début. Et rien que dans les messages qu’il m’envoyait, je sentais à travers ses mots de l’amour, de l’amour qu’il ressentait pour elle, la fille que j’aimais. Il n’avait même pas pris la peine de me le dire, sûrement pour ne pas me faire de mal qui sait. Il me laissait parler d’elle comme si de rien était. Et ce samedi-là, il a décidé de se mettre avec elle. Il savait à quel point je l’aimais, à quel point j’étais mal. Il m’avait enfoncé plus bas que terre. Il m’avait rendu complètement hystérique en l’espace de cinq secondes. J’avais l’impression qu’il m’avait attrapé mon cœur et l’avait écrasé, complètement broyé sans aucune pitié. Tout ce que j’avais accumulé, tout les sentiments que j’avais refoulé jusqu’à maintenant avait explosé, mais de l’extérieur. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas pleuré ainsi, dans le domicile de mon père, la seule personne qu’on entendait était moi.
Les êtres humains auront beau le nier, mais chacun de nous aimerait avancer dans la vie aux côtés de quelqu’un qui aurait la capacité de nous comprendre. Après ce qu’il m’avait fait, je me sentais juste trahie, c’est fou à quel point la haine et l’amour sont finalement deux sentiments si proches.
Une fois sa déclaration dite, il n’a plus prit de nouvelles de moi. Il m’a laissé mourir sur le bord de la route, pendant que lui a prit l’autoroute du bonheur. Je rêve déjà du jour où ils vont se séparer, qu’il souffre comme il me l’a fait à moi. Mais j’ai baissé ma garde, j’avais oublié que les êtres humains restes égoïstes après tout.
Je ne peux pas donner ma confiance à quelqu’un, je ne sais plus m’attacher vraiment à qui ce soit. J’ai l’impression d’être condamné à rester seule. Je ferais donc de ma solitude ma meilleure alliée.